Datage des états mentaux

Certains actes de langage ne peuvent être bien pris en compte que si les états mentaux sont datés. Nous avons en effet besoin d'une logique temporelle pour traiter la promesse par exemple. Avant d'effectuer une promesse, l'auditeur n'est pas tenu de réaliser l'action promise. L'obligation est un effet de la promesse. Ce changement d'état est mieux décrit si l'on peut tenir compte du temps dans la logique. Le modèle précédent ne permettait de coder les états mentaux qu'au présent. Si l'on date les états mentaux, on va aussi pouvoir tenir compte de croyances sur le passe, et donc détecter des changements d'états mentaux. Cependant, comme pour l'attribution des forces, il faut ici attribuer une date à chaque modalité de la formule représentant l'état mental.

Pour que cela fonctionne, il faut aussi rajouter des règles permettant de faire évoluer les états mentaux en fonction du temps. On considérera que le temps est discrêt, chaque instant étant représenté par un entier. Considérons par exemple la régle d'inférence suivante :

$$\frac{M_x^{t,p}\varphi}{M_x^{t+1,p}\varphi}$$

Cette règle simule l'évolution d'un état mental (d'un type M quelconque) dans le temps. Une telle règle peut être associée à une force afin de conforter une croyance, ou de simuler des troubles de la mémoire.

Pour résumer, un état mental sera codé comme le tableau 15.1 l'indique.

 

Tableau 15.1: Codage des états mentaux

Codage d'un état mental : de type M, de contenu propositionnel $\varphi$, à l'instant t, de force p, chez l'agent x.

$M_x^{t,p}\varphi$

 

Dans la suite, les forces et les dates ne seront pas systématiquement précisées pour ne pas surcharger l'écriture des coups et des jeux.